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25 novembre 1997

La restructuration des services publics d’emploi du Québec : les jeunes veulent prendre leur place au coeur des décisions

La restructuration des services publics d’emploi du Québec:

« Les jeunes veulent prendre leur place au coeur des décisions. »

AVIS
Comité aviseur-jeunes de la Société québécoise de développement de la main-d’oeuvre
Le 25 novembre 1997
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{{{« Les jeunes veulent prendre leur place au coeur des décisions »}}}

Depuis plusieurs années, les gouvernements du Québec et du Canada sont en pourparlers afin de trouver une solution équitable quant au partage des responsabilités liées au marché du travail. À l’issue de ces négociations, une entente de principe est intervenue entre les deux gouvernements. Cette entente de principe sera complétée par une entente de mise en oeuvre qui devrait entrer en vigueur en janvier 1998. Cette dernière vise notamment à « préciser les responsabilités des gouvernements, à éliminer les chevauchements et les dédoublements, à améliorer le fonctionnement du marché du travail, à associer les partenaires du marché du travail à la gestion des mesures actives d’emploi, à favoriser la prise de décisions au niveau local et l’atteinte de résultats, à accorder la priorité à l’intégration des sans-emploi au marché du travail et à favoriser l’autonomie financière des individus [[L’Azimute; Bulletin express du personnel de la S.Q.D.M., Montréal, le 21 avril 1997, no 45, pages 1 et 2. Édition spéciale, message de la présidente-directrice générale de la S.Q.D.M., madame Diane Bellemare.]] ». La signature d’une telle entente ainsi que sa mise en oeuvre amènent nécessairement une vaste restructuration des services publics d’emploi au Québec. Un tel processus apparaît fondamental et revêt un caractère enthousiasmant puisqu’il représente un défi important dans la création d’un environnement apte à assurer aux bénéficiaires des services publics d’emploi une meilleure utilisation des ressources offertes et qui plus est, de meilleure qualité.

Une telle restructuration doit être prise au sérieux par l’ensemble des intervenants du monde de l’emploi au Québec. C’est donc dire qu’une profonde réflexion de la part de ces derniers doit être faite pour assurer le plein succès des mesures qui seront entreprises dans le cadre de cette restructuration. De plus, il apparaît primordial qu’un climat de collaboration s’établisse entre les acteurs impliqués tant au niveau local, régional que national.

En ce sens, le Comité aviseur-jeunes considère qu’une telle restructuration représente le moment idéal pour adapter les services publics d’emploi du Québec en fonction des nouvelles réalités du marché du travail.

Nous sommes d’avis qu’il est primordial d’élargir la notion de partenariat afin d’inclure, dans la gestion des mesures actives d’emploi, de nouveaux acteurs qui sont au coeur des nouvelles réalités du travail. L’objectif de l’atteinte du plein emploi au Québec passe, selon nous, par un partenariat moderne, ouvert et représentatif des multiples composantes du marché de l’emploi. Il est aujourd’hui fondamental que ce nouveau partenariat ouvre sa représentation à la jeunesse qui pendant trop longtemps a été exclue des décisions la concernant. La situation unique des jeunes, au sein du marché du travail, impose de prendre en considération, dans les décisions, ses représentants et les groupes qui travaillent à son développement. La surreprésentation des jeunes parmi les chômeurs, le très haut taux de chômage, la précarité économique qui frappe les jeunes nous poussent à croire que l’élargissement du partenariat devient indispensable. De plus, la crédibilité des intervenants jeunesse nous convainc que les partenaires actuels pourront grandement bénéficier de leurs interventions.

À titre d’exemple, nous pouvons nous référer à une étude réalisée pour le compte de la Société québécoise de développement de la main-d’oeuvre (S.Q.D.M.) par monsieur Gilles Roy en 1997 qui portait sur le travail autonome[[Gilles Roy, chercheur indépendant, Direction des affaires publiques de la S.Q.D.M. Connaissance du marché du travail; Diagnostic sur le travail autonome (version synthèse) , Montréal, 2e trimestre 1997, pages xii – xiv.]] L’auteur expose que, selon son analyse, l’emploi salarié traditionnel est en voie de disparition et que « l’importance croissante du travail autonome exige une compréhension beaucoup plus fine du phénomène ainsi que des problèmes et des besoins qu’il comporte. C’est une solution sine qua non à un passage réussi vers la nouvelle économie et les nouvelles réalités du marché du travail [[Idem]] » Il faut savoir que le groupe des 15-34 ans représente près de 30% des travailleurs autonomes au Québec[[Gilles Roy, chercheur indépendant, Direction des affaires publiques de la S.Q.D.M. Connaissance du marché du travail; Diagnostic sur le travail autonome (version synthèse) , Montréal, 2e trimestre 1997, page 45.]]. Il apparaît donc clairement que les jeunes générations n’ont eu d’autre choix que de s’implanter au coeur même de cette nouvelle réalité du marché du travail.

Ainsi, le Comité aviseur-jeunes de la S.Q.D.M. est d’avis qu’il est aujourd’hui souhaitable d’élargir les représentations de la nouvelle Commission des partenaires du marché du travail afin qu’un représentant jeune puisse y siéger. Cette présence jeune au sein de la Commission des partenaires du marché du travail est le premier pas pour la mise en place d’un plan d’action présentant une politique active d’intervention en matière de jeunesse et d’emploi.

Par ailleurs, le Comité aviseur-jeunes est fort heureux de constater que le ministère d’État de l’Emploi et de la Solidarité du Québec se montre déterminé à élaborer un plan qui,« s’articulant autour de la réalité spécifique des jeunes Québécoises et Québécois et s’adressant à eux, permettra de répondre aux objectifs de cohérence, d’efficacité et d’accessibilité que nous nous sommes fixés dans la mise en place d’une politique active du marché du travail[[Gouvernement du Québec, Cabinet de la ministre d’État de l’Emploi et de la Solidarité, ministre de la Sécurité du revenu, ministre responsable de la Condition féminine et de l’Action communautaire autonome, La stratégie du gouvernement fédéral pour les jeunes; Éparpillement et dispersion des ressources , communiqué de presse, Québec, le 24 septembre 1997, page 2]]. » Nous sommes d’avis que le Comité aviseur-jeunes ainsi que les acteurs pertinents qui oeuvrent dans le domaine du développement et de la promotion de la jeunesse se doivent d’être associés de près à la constitution de cette politique. Cette démarche d’association vise essentiellement à donner une garantie supplémentaire à l’atteinte des objectifs de cohérence, d’efficacité et d’accessibilité. Enfin, il nous apparaît essentiel que cette politique d’emploi jeunesse soit un chapitre, intégrable et complémentaire, d’une plus que nécessaire politique jeunesse globale.
Recherche et rédaction: Francis Côté
Correction: Martine Girard

Extrait

Depuis plusieurs années, les gouvernements du Québec et du Canada sont en pourparlers afin de trouver une solution équitable quant au partage des responsabilités liées au marché du travail. À l’issue de ces négociations, une entente de principe est intervenue entre les deux gouvernements. Cette entente de principe sera complétée par une entente de mise en oeuvre qui devrait entrer en vigueur en janvier 1998. Cette dernière vise notamment à « préciser les responsabilités des gouvernements, à éliminer les chevauchements et les dédoublements, à améliorer le fonctionnement du marché du travail, à associer les partenaires du marché du travail à la gestion des mesures actives d’emploi, à favoriser la prise de décisions au niveau local et l’atteinte de résultats, à accorder la priorité à l’intégration des sans-emploi au marché du travail et à favoriser l’autonomie financière des individus [1] ». La signature d’une telle entente ainsi que sa mise en oeuvre amènent nécessairement une vaste restructuration des services publics d’emploi au Québec. Un tel processus apparaît fondamental et revêt un caractère enthousiasmant puisqu’il représente un défi important dans la création d’un environnement apte à assurer aux bénéficiaires des services publics d’emploi une meilleure utilisation des ressources offertes et qui plus est, de meilleure qualité.

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