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La reconnaissance des acquis et des compétences
La non-reconnaissance des acquis est un problème d’importance. En raison de la difficulté à faire reconnaître leurs connaissances et savoir-faire, plusieurs se retrouvent à occuper des emplois qui ne mettent pas en valeur leurs qualifications alors que d’autres se retrouvent carrément exclus du marché du travail.
Les jeunes travailleurs
Une meilleure reconnaissance des acquis permettrait aux travailleurs en emploi de faire reconnaître leur expérience de travail et la formation reçue en entreprise. Certaines initiatives comme les Programmes d’apprentissage en milieu de travail (PAMT) mis sur pied par Emploi Québec sont prometteuses. Ce programme qui gagne à être connu permet à un travailleur en emploi de développer et de démontrer ses compétences dans son milieu de travail dans le but de recevoir un certificat de compétences. Une cinquantaine de métiers ont des PAMT. Enfin, il existe le problème du double référentiel. Un référentiel est une liste de connaissances et d’habiletés correspondant à un diplôme ou une attestation officielle. Le grand défi connaît actuellement les différents organismes impliqués dans le dossier de la reconnaissance des acquis et des compétences (Emploi Québec, Ministère de l’Éducation etc…) est la mise sur pied d’un référentiel commun pour passer plus aisément du monde scolaire au monde du travail. Des travaux sont en cours actuellement pour mettre sur pied un seul et même référentiel. Il s’agit d’un défi de taille dans la mesure où on veut offrir une flexibilité aux travailleurs tout en évitant de donner « des diplômes à rabais ».
Les jeunes éloignés du marché du travail
Les jeunes éloignés du marché du travail sont souvent peu scolarisés. Ayant eu des difficultés à l’école, ces jeunes trouvent difficile le retour sur les bancs d’école. De nombreux organismes communautaires proposent des solutions d’éducation populaire adaptées aux besoins de ces personnes. Si l’enseignement fait dans les organismes communautaires est important, il n’est cependant pas reconnu sur le marché du travail. Les compétences génériques comme la capacité à travailler en équipe, la minutie, les habiletés de communications développées et reconnues dans le cadre d’activités d’éducation populaire sont pourtant des qualités importantes sur le marché du travail. C’est ainsi que certains organismes comme l’Institut de coopération pour l’éducation des adultes souhaitent voir reconnaître les compétences génériques. Cette valorisation des compétences servirait à encourager les personnes éloignées du marché de travail à réintégrer l’emploi.
Les jeunes personnes immigrantes
Les jeunes immigrants sont, sans doute, les plus touchés par la problématique de la reconnaissance des acquis. Le problème le plus important auquel ils font face est celui de la non-reconnaissance des diplômes et des titres reçus à l’étranger. Cette non- reconnaissance de la formation donne lieu à une grande frustration. Occupants des emplois pour lesquels ils sont surqualifiés, obligés de reprendre la formation qu’ils ont déjà faite, plusieurs immigrants sont déçus par leur intégration au marché de l’emploi québécois. Les ordres professionnels, les universités et les employeurs sont souvent mal informés et peu flexibles. Les écrits sur le sujet notent enfin le manque d’information donnée aux personnes immigrantes à leur arrivée.
Les étudiants
Les étudiants qui suivent un parcours linéaire ont habituellement peu ou pas de problème à faire reconnaître leurs acquis. On ne peut en dire autant des étudiants adultes qui effectuent un retour aux études. Au niveau du secondaire, plusieurs reprochent l’inflexibilité du système qui ne tient pas compte des besoins spécifiques des travailleurs. Quant aux études collégiales et universitaires, chaque établissement gère lui-même son système de reconnaissance des acquis. On se retrouve ainsi avec les pratiques inégales : certains établissements étant portés à reconnaître les acquis et compétences plus que d’autres. Enfin, soulignons que les étudiants apprennent à l’école des connaissances et des habiletés qui leur seront nécessaires sur le marché du travail. Or ces connaissances ne sont pas toujours acquises sur les bancs d’école. En effet, une politique nationale de l’engagement étudiant telle que proposée par Concertation jeunesse permettrait la reconnaissance de ces compétences.
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