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L’appui d’Emploi-Québec aux jeunes entrepreneurs

Mots-clés : Emploi | Entrepreneurs | Jeunes
L’appui d’Emploi-Québec aux jeunes entrepreneurs
Au Québec, comme ailleurs en Occident, l’entrepreneuriat et le travail autonome occupent un espace de plus en plus important. En 2004, les 484 000 travailleurs autonomes (dont plus de six sur dix étaient sans employés) représentaient 13,2 % de l’ensemble des personnes en emploi au Québec. Les jeunes de moins de 35 ans sont particulièrement susceptibles de se lancer dans l’entrepreneuriat sous une forme ou une autre. Les données les plus récentes indiquent que c’est dans ce groupe d’âge que l’on retrouvait, en 2004, la plus grande proportion d’individus prévoyant créer une entreprise, seuls ou avec d’autres personnes, au cours des trois années suivantes.

Ainsi, 18,1 % des Québécois de 18 à 34 ans avaient l’intention de créer une entreprise pendant cette période, avec des pointes à près de 25 % dans des régions comme les Laurentides et Laval. Par comparaison, la proportion chutait à 9,7 % chez les personnes de 35 à 64 ans (Riverin et Jean, 2004).

Bien que cette intention ne se concrétise pas toujours, la tendance se confirme au regard des statistiques récentes sur la création réelle d’entreprises. En 2004, 34 % des nouvelles entreprises étaient le fait d’individus âgés de 18 à 24 ans (13,4 %) ou de 25 à 34 ans (20,6 %) (Riverin, 2004). L’étude de Riverin et Jean [3]indique, par ailleurs, qu’il y avait au Québec, en 2004, près de 90 000 jeunes de moins de 35 ans en démarrage d’entreprise, soit 5,3 % de leur groupe d’âge, avec des pointes à plus de 9 % dans les régions du Centre-du-Québec, des Laurentides et de Laval. Une fois de plus, cette proportion est supérieure à celle qui caractérise le groupe d’âge des 35 à 64 ans (4,7 %).« Les PME sont la forme dominante d’organisation de l’entreprise dans les pays du monde entier, où elles représentent entre 95 % et 99 % de la population des entreprises » (OCDE, 2005, p. 16). La création de conditions propices à l’entrepreneuriat se révèle donc importante à plus d’un titre. Année après année, les rapports du Global Entrepreneurship Monitor (GEM) corroborent le lien positif entre l’entrepreneuriat et le développement économique d’un État ou d’une région. En 2005, le rapport canadien du GEM décrivait ainsi l’impact de l’entrepreneuriat sur l’économie : « Parmi les avantages qui découlent de leurs activités, on peut mentionner la création d’emplois, l’accroissement de la production de biens et de services et l’amélioration des niveaux de compétence qui assurent une croissance soutenue de l’industrie » (Riverin, 2005). Réalité reconnue également par le gouvernement québécois dans le Plan d’action triennal 2004-2005-2006 du Défi de l’entrepreneuriat jeunesse : « Il est établi que les entrepreneurs et les entreprises qu’ils exploitent, notamment les petites et moyennes entreprises (PME), concourent de façon déterminante au développement et à la croissance économique de leur communauté et de leur région » (SAJ, 2004, p. 9). À cela on peut ajouter l’innovation et le développement de nouveaux secteurs de pointe, nécessairement soutenus par l’arrivée sur le marché d’entrepreneurs qui perçoivent, dans les nouvelles technologies ou les nouveaux procédés, des occasions d’affaires intéressantes.

L’importance de l’entrepreneuriat, en particulier chez les jeunes, est soulignée par l’OCDE : « Premièrement, les jeunes sont capables de créer des entreprises et de réussir. Deuxièmement, la création d’entreprise peut largement contribuer au dynamisme et à la croissance économique. Troisièmement, pour les deux raisons qui précèdent, les mesures tendant à promouvoir l’esprit d’entreprise au sein de la jeunesse doivent trouver leur place dans les politiques nationales, régionales et locales du marché du travail et de l’éducation » (OCDE, 2001, p. 13).

Au Québec, entre 2002 et 2004, la proportion de jeunes de moins de 35 ans ayant l’intention de créer une entreprise aurait augmenté de 80 %. Malgré cette croissance importante des intentions entrepreneuriales des jeunes Québécois, le gouvernement québécois reconnaît, dans le Plan d’action triennal du Défi de l’entrepreneuriat jeunesse, que la situation de la création d’entreprises au Québec « demeure fragile » (SAJ, 2004, p. 10).

De plus, l’OCDE affirme que l’âge de l’entrepreneur a un impact sur la survie de son entreprise. Les jeunes entrepreneurs demeurent moins souvent en affaires que leurs aînés et « les taux de survie des entreprises appartenant aux entrepreneurs les plus jeunes (moins de 25 ans) ne représentent même pas la moitié de ceux des entreprises appartenant à des entrepreneurs âgés de 50 à 55 ans » (OCDE, 2002, p. 110).

Cela incite à questionner plusieurs aspects du soutien à l’entrepreneuriat offert au Québec, en particulier celui qui s’adresse aux jeunes entrepreneurs. Le mandat du CAJ étant ce qu’il est, la recherche à venir devra surtout s’attarder aux aspects relevant plus directement d’Emploi-Québec, notamment les mesures Jeunes volontaires et Soutien au travail autonome, ainsi que la formation en entreprise et la promotion de la carrière d’entrepreneur.

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