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Le rapatriement de la Stratégie emploi jeunesse

Mots-clés : Emploi | Jeunes
Le rapatriement de la Stratégie emploi jeunesse
La transformation du marché du travail dans les dernières décennies ne fait aucun doute. La variété des carrières et des professions, la présence accrue du secteur des services, l’ouverture des marchés aux échanges internationaux et l’importance de l’innovation sont des facteurs qui ont créé un contexte bien particulier. Le Québec et le Canada présentent tous deux un marché du travail dynamique généralement marqué par la croissance de l’emploi, mais où les emplois se transforment aussi plus rapidement qu’auparavant. L’évolution constante du monde du travail constitue une nouvelle donne, pour les travailleurs au premier chef, certes, mais aussi pour les gouvernements, qui tentent d’aider leurs citoyens à tirer au mieux leur épingle du jeu.
Si plusieurs programmes sociaux mis sur pied au cours du 20e siècle étaient orientés vers l’aide aux chômeurs et aux démunis, les gouvernements devaient compléter ce type de mesures passives par des formules adaptées au nouveau contexte du marché du travail. Le maintien d’un filet social servant de protection contre les coups du sort est demeuré essentiel dans l’action de nos gouvernements. Mais lorsque la demande de main-d’œuvre est plus changeante, cette dernière se doit aussi de s’adapter plus souvent et plus rapidement. C’est pourquoi, afin d’améliorer l’adéquation entre l’offre et la demande d’emploi, les gouvernements de plusieurs pays du monde se sont tournés vers les mesures dites « actives » qui soutiennent les travailleurs ayant à se repositionner.

Aujourd’hui, il est de plus en plus fréquent que la perte d’un emploi ne puisse être simplement compensée par la création d’un emploi similaire. Au contraire, de nouvelles connaissances ou de nouvelles compétences sont souvent nécessaires aux individus pour se trouver un nouvel emploi. C’est pourquoi les périodes de chômage doivent être mises à profit pour acquérir ce nouveau bagage. Les mesures actives offertes par les gouvernements visent à améliorer l’employabilité afin d’éviter que se prolongent les périodes de chômage ou que ces épisodes se multiplient.

Ces mesures s’adressent ainsi aux travailleurs qui connaissent des périodes de transition. Elles soutiennent également les jeunes aux prises avec un problème d’insertion professionnelle. Les compétences et les connaissances nécessaires pour occuper les emplois disponibles ne sont pas toujours complètement acquises dans le parcours scolaire. Qui plus est, les employeurs demandent souvent une expérience initiale, une situation qui crée un cercle vicieux bien connu pour les jeunes : sans expérience, pas d’emploi, et sans emploi, pas d’expérience. Les mesures actives qui sont offertes aux jeunes viennent donc souvent faciliter l’acquisition de premières expériences sur le marché du travail, en plus de les aider à acquérir les compétences et les connaissances nécessaires.

Dans un tel contexte, et en présence de besoins aussi multiples, les services gouvernementaux en employabilité font face à des défis de taille. Ces services sont particulièrement nécessaires afin d’éviter que le chômage ne soit disqualifiant à long terme. Ils doivent être efficaces en offrant des programmes qui soient réellement utiles aux travailleurs et appréciés par les employeurs. Ils doivent répondre à des besoins diversifiés, qui s’incarnent chaque fois dans un cas individuel et unique, et le faire de façon cohérente et complète. Enfin, étant donné les coûts que ces services représentent pour l’État, ils doivent être efficients et fournir le maximum d’aide de qualité compte tenu des budgets fixés. De tels défis pour des services gouvernementaux aussi cruciaux requièrent une vision cohérente et intégrée. En bref, il devient plus essentiel que jamais de n’avoir qu’un seul maître d’œuvre.

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