La seconde phase du projet de recherche mené par le CCJ a permis d’identifier divers programmes et mesures d’employabilité financés par les deux paliers de gouvernement et offerts aux jeunes qui éprouvent des difficultés à intégrer un emploi.
- Services d’aide à l’emploi (SAE)
- Projet de préparation à l’emploi (PPE)
- Projet de préparation à l’emploi (PPE) – Volet Entreprise d’insertion
- Mesure de formation de la main-d’œuvre (MFOR) – Type coordonné
- Mesure de formation de la main-d’œuvre (MFOR) – Volet Entreprise d’entraînement
- Stages Découvrir
- Développement des compétences au moyen de stages rémunérés en entreprise (CPMT)
- Connexion compétences (Service Canada)
Ces services favorisent le développement des compétences personnelles et professionnelles des jeunes participants, en vue de leur insertion durable sur le marché du travail. Plusieurs de ces mesures incluent ou encouragent la réalisation de stages en entreprise, perçus comme un vecteur d’intégration porteur de résultats probants. Ces stages peuvent prendre des formes très variées en fonction du programme et du profil du participant, notamment pour ce qui est de leur durée, de l’objectif visé et de l’encadrement fourni
Dans ce contexte, cette étude en deux parties vise à documenter le point de vue des différentes parties prenantes impliquées dans les stages réalisés dans le cadre d’une démarche en employabilité. La première partie de l’étude dresse un bref portrait statistique des expériences vécues par les répondants aux sondages réalisés en 2017, soit les jeunes stagiaires, leurs intervenants et les entreprises qui les ont accueillis. Cette section s’attarde principalement aux difficultés rencontrées de même qu’aux retombées des stages. La seconde partie résume les principaux thèmes abordés par les participants (jeunes et conseillers) aux groupes de discussion et les employeurs rencontrés, en identifiant quelques pistes de recommandation prometteuses.
Ce rapport permettra d’alimenter la production, par le CCJ, d’un avis visant à améliorer les pratiques de stage destinées aux jeunes dans le cadre d’un parcours en employabilité. Les constats présentés pourront également contribuer à la réflexion actuellement en cours, dans divers milieux, sur les enjeux soulevés par les stages en milieu de travail et les bonnes pratiques à propager.
CONCLUSION GÉNÉRALE
S’ils désirent puiser dans les bassins de main-d’œuvre sous-représentés sur le marché du travail pour combler leurs besoins de travailleurs, les entreprises se doivent d’ajuster leurs attentes et leurs pratiques d’embauche en conséquence. Il est nécessaire qu’ils s’adaptent à la nouvelle génération d’une part, mais aussi aux difficultés des jeunes (ou autres clientèles) qui présentent plus de barrières à l’emploi. En ce sens, le stage peut représenter un excellent tremplin vers l’emploi, permettant aux employeurs de faire des essais avec de jeunes travailleurs, sans engagement, et aux jeunes de valider leur intérêt pour un poste ou un milieu de travail. Pour ce faire, les stages doivent néanmoins répondre à certaines conditions, tant en ce qui a trait à leur préparation, à leur réalisation et aux suivis postérieurs. De la recherche du milieu de stage à l’évaluation finale des compétences développées, en passant par la signature du contrat, l’accueil et l’intégration du stagiaire, la formation, la supervision en entreprise et l’accompagnement psychosocial, le succès d’un stage est tributaire de l’implication de chacune des parties prenantes.
À cet effet, les répondants rencontrés ont mis en lumière la nécessité de valoriser davantage les stages, aux yeux des jeunes et surtout des employeurs :
Quand on fait leur CV souvent, on leur demande : « Est ce que tu as des expériences de travail ? ». « Non, j’ai juste des stages ». Ce n’est pas juste des stages, ce sont des expériences. C’est banalisé comme si ça ne valait pas autant. Je trouve qu’il y a comme une image à redorer. Il y a des belles campagnes pour les stages à l’étranger : on devrait avoir une campagne pour les stages ici.
Peut-être au niveau de la visibilité auprès des employeurs : qu’ils voient plus le potentiel, qu’ils soient au courant des possibilités de stage, qu’il y ait plus d’ouverture des employeurs. Parce que c’est l’une des grosses limites qu’on a : ils ne savent pas ou ne prennent pas en considération.
Moi, à la base, quand je suis arrivée [dans l’organisme], je ne savais pas qu’on pouvait faire des stages. C’est peut être juste moi, mais peut-être de dire aux participants qu’ils ont cette possibilité- là. Après comme je dis, c’est peut être juste moi. Mais j’ai trouvé ça intéressant. J’aurais aimé le savoir parce que justement, ça m’a aidé dans mon choix de carrière.
En bref, pour que le stage représente un véritable vecteur d’intégration en emploi pour les jeunes plus vulnérables ou avec des besoins particuliers, il apparaît essentiel que les programmes et mesures d’aide à l’emploi financés par les deux paliers de gouvernement s’adaptent aux nouvelles réalités du marché du travail, notamment en ce qui concerne l’alourdissement des barrières des individus en recherche d’emploi et le besoin de main-d’œuvre qualifiée des entreprises québécoises.
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